Paul - Hitchhiking from Canada to Colombia (2008-2009) & Mathieu - Living in Mexico (2008-2009)

Quelques 19 900km, en stop et en bus!


Afficher Itinéraire de Paul avec les légendes
5 avril 2009

Atitlàn, les Riches sont Gentils




Atitlán, l'une des 7 merveilles du monde selon Aldous Huxley.
Si le mythe dit que le lac n'a pas de fond, on dit au coin des rues qu'il fut autrefois lui-même un volcan... Quand j'y suis arrivé pour la première fois, les nuages cachant l'autre bout du lac et le soleil rouge perçant timidement à travers me plongèrent sans difficulté dans le mythe.
Le lendemain seulement j’aperçus Atitlán et San Pedro, les deux volcans surplombant le lac du côté Sud-Ouest ; alors seulement je vis la splendeur de l'endroit.
A 3500 mètres d'altitude, sur le San Pedro resplendissent les pentes cafetières, les plaines de maïs, puis d'autres pentes de forêt tropicale, et enfin le désert de pierres volcaniques noires et les trous fumant de vapeur autours du cratère.
Là-haut, l'horizon remplace le lac, et les chaînes de volcans -certains crachant chaque demi-heure un mot des profondeurs de la Terre-, vous laissent sans voix.
Mais alors, où sont les hôtels de luxe, les cartes postales, les arnaques, les charlatans qui vous harcèlent, les américains bruyants et les français arrogants, me direz-vous? Nulle part! Ici les riches nous ont offert un paradis, et ne viennent même pas contrôler l'usage qu'on en fait. Les parents qu'on a toujours rêvé d'avoir...

Les riches sont gentils!
12 mars 2009

Basurita sale de la jabula

"Basurita, mi basurita
Cuando salgas de la jabula
Vas a liberar al mundo
hasta que liberen deshechos toxicos
y hagan papel cometa
y vas a ser uma cometa"
Poème d'une petite fille colombienne dont je n'ai pas pris le nom...
19 février 2009

Dans les hauteurs du veracruz (P)
























Voilà maintenant 2 mois que je suis arrivé à Xalapa et j'y suis toujours... ou encore.

Mathieu et moi vivons dans une petite pièce d'environ 15 m² coincée entre la maison du propriétaire et les trois autres pièces voisines. Un petit hall ouvert parsemée d'escaliers, d'un citronier, de cuves en béton pour laver le linge puis d'une petite salle de bain collective constitue notre espace de vie. Nous n'y passons pas de journées entières puisque nous n'avons pas de quoi y cuisiner, mais le soleil et la vue sur les beaux pics qui nous entourent nous permettent d'y apprécier nos débuts de soirées et matinées. Nous n'y dormons encore et toujours que sur une petite couette et dans nos sacs de couchages pour atténuer la dureté du sol, mais l'habitude a effacé l'inconfort; comme quoi, il en faut peu parfois.
Le loyer relativise lui aussi l'inconfort, même s'il faut payer le gaz pour l'eau chaude et être discret pour ma part puisque je ne suis officiellement pas censé vivre ici... 750 pesos, ou environ 40 euros, c'est donc le prix du loyer mensuel de la "casa de Mateo", ou je suis en fait invité.
Nous vivons à un vingtaine de minutes à pied du centre, et sommes situés sur un des flans de plus haut sommet de Xalapa, le parc écologique du Macuiltepec.
Xalapa est une ville moyenne d'environ 600 milles habitants perdue au milieu des montagnes et située autours des 1400 mètres d'altitude. Peu de touristes, un climat très tempéré et des terres environnantes fertiles en font une des villes les moins chères du Méxique. Bus, loyers, restos, cantines, bars, cybers et même taxis, tout est parfait pour y aprécier le fait d'avoir une monnaie de valeur... Dommage que je ne l'ai plus à portée de main, moi, cette saleté de monnaie!

Lorsque je suis arrivé je pensais qu'après avoir passé Noël ensemble à Xalapa nous attendrions Sylvie, sa mère, que nous irions ensemble vers le sud et passerions ensuite notre fin de voyage ensemble ou pas vadrouillant l'Amérique du Sud, directement. Mais la réalité changea quelque peu les choses.
Notre Noël fut des plus originaux. Après avoir passé, moi, quelques jours à vagabonder mon misérable espagnol en bouche dans les rues et parcs de Xalapa, me faisant inviter presque chaque soir par de nouveaux inconnus rencontrés dans le parc Juarèz, Mathieu réussit à prendre deux jours de congé de son bar. Nous sommes donc partis à l'improviste pour la plage de Palma Sola, directement à l'Est de Xalapa sur l'Atlantique, le 23 décembre.
Trois heures de bus seulement, mais une nuit d'attente au milieu pour y arriver.
Rustique, vide de touriste, bordant les montagnes de plamiers et de roches de la côte du Veracruz, c'est Aaassez cool!, comme dirait l'autre.
La journée à la plage, c'est faire la sieste, se baigner et faire un peu de capoeira, ou ce qui ressemble pour ma part, prendre le temps et faire le point parfois.
Une vie simple comme celle des pêcheurs d'ici peut être tentante: ils nous invitent au même titre que leur famille à manger du poulet, du riz, des tortillas et à boire des coups pour le réveillon avant de nous proposer d'aller pêcher le lendemain! Le ventre rempli de poisson frais offert par le patron, les yeux de belles images et le coeur de rencontres des plus simples et humaines, nous sommes repartis le 26 décembre à l'aube pour arriver cette fois 3 heures piles plus tard.
Mais il faut sortir du rêve, comme toujours. Je me rendis compte deux jours plus tard que j'avais du y perdre ma carte de crédit.
Les histoires ne finissent jamais... J'en arrive à regretter d'avoir imaginé avec impatience mes futures galères que je ne voyaient que comme formatrices avant de partir. J'ai eu les yeux plus gros que le ventre je crois.
Découvrant chaque jour un peu plus Xalapa, ses rues et parcs, ses jeunes, ses fêtes, le bar où travaille Mathieu, j'attendais du coup de voir si en plus d'un nouveau sac de voyage Sylvie m'apporterai ma nouvelle carte de crédit que j'ai fini par faire refaire.

Nous avons passé le nouvel an chez la famille de Cristobal, le cuistot du bar el Beco. Tout le monde a besoin d'une famille autours de soi. Qu'elle soit naturelle ou "d'accueil", je me suis sans le savoir construit ma p'tite famille dans chaque endroit où j'ai passé un peu de temps... Ici c'est Mathieu qui l'a choisi, cela fait parti des choses qu'il partage fièrement avec moi, comme un petit trésor rapporté de voyage.

12 janvier 2009, Mathieu vient de louer une Wolkswagen Jetta pour deux semaines avant d'aller chercher Sylvie à l'aeroport de Veracruz. Les retrouvailles ont été bizarres presque irréelle, comme toujours dans ce genre de voyage.
De retour à Xalapa, nous ouvrons notre Noël francais: bonbons, fromages de chèvre de la Chevrerie des 3 ponts (la ferme de mes parents), saucissons, lettres, nouvelle trousse à pharmacie etc. C'est toujours très bon de recevoir du vrai, du dur, après des mois de seules communications électroniques.
Evidemment, la carte de crédit n'était pas dans les paquets, faute de temps pour la banque... Ayant tergiversé entre partir avec ou sans mon pote qui voulait en fait rester un peu plus je n'avais maintenant plus le choix, il fallait attendre cette saloperie de carte malgré mon envie incessante de repartir.
Dix jours plus tard, ayant vadrouillé tous les trois entre cités, pyramides et musées mayas des états du Campeche, du Chiapas et du Yucatan, villes touristiques et plages paradisiaques de l'Atlantique, nous sommes donc revenu à Xalapa.
Il faut donc maintenant passer au plan B. Mais attendre, seulement attendre n'est tout d'abord pas très interressant, mais c'est en fait même impossible aujourd'hui. Le destin vient de me planté en face de moi une situation inespérée, même dans l'optique aventurière de ce voyage. Je n'ai plus aucun accès à mon petit budget quotidien, à part en mandiant une avance a mon pote de temps en temps, ce que je déteste faire. Une seule solution s'impose donc: me lancer pour de vrai dans la musique, coûte que coûte...
Mon père m'a parlé un jour de lapsus concernant mes mésaventures, comme si inconsciemment je les provoquais de mon plein gré pour me retrouver dans des situations que j'avais imaginées comme de "bonnes" experiences... Peut-être! Il est vrai en tout cas que je m'étais inventé en plus de ce côté école une vocation révélatrice pour mes choix futures dans ce voyage. Rentrer dans la peau de musicien, de vagabon, de reporter et tout un tas d'autres peaux afin de trouver la mienne et de choisir si oui ou non je reprendrai des études, et si oui lesquelles, tel serait mon voyage. Et voilà qu'enfin mon destin illustre expressément la question! Rebondissment plutôt important je crois pour la suite de ce voyage. Ah oui! juste une petite chose, je viens d'apprendre que le projet moyen à long terme est indispensable à l'épanouissment personnel! Important ca aussi non?
Et ce n'est pas fini... Voilà qu'à cette panoplie de nouveaux éléments s'ajoute un extra majeur! Une femme...
Maricruz et moi nous sommes rencontrés plutôt par hasard, ou pas en fait, bref, pour moi une copine, une vrai -dont on est amoureux- c'est encore très nouveau. Ca me fait presque peur à vrai dire. Parcequ'on sait jamais vraiment jusqu'où on s'embarque avec ces histoires. Maricruz vient de terminer ses études et travaille pour l'école européenne des langues dans l'informatique, ou quelquechose du genre. Quel manque de précision me direz-vous, oui peut-être, mais elle même n'est pas vraiment passionnée par ce qu'elle fait ; elle aurait préféré faire une école de design mais les choses ont fait que... Bref. Ce qu'elle me trouve? Le charme de l'étranger, du musicien ou je ne sais quoi non-plus, en tout cas entre nous ca marche et je constate que c'est une aubaine pour mon espagnol. Malheureusement je ne pourrai plus dire "je l'ai appris sur le tas" faute de quoi on me prendrai pour un grossier personnage.

16 janvier 2009

Clopinettes (P)

Aujourd'hui, ou plutôt hier soir après la dernière cigarette de mon paquet, j'ai décidé d'arrêter de fumer. Avec le petit regret de "quitter un monde", comme disait Mathieu. Celui de la conversation surprise, de la rencontre inattendue et du point de la journée. 
J'espère pouvoir apprécier une meilleure santé, récupérer un peu d'odorat, moins lutter pendant le sport, en fait être libre! Toute dépendance nous prive de liberté, et celle là est indubitable. 
Le défi, autre que celui de ne pas lâcher, est d'arriver à accoster des étrangers sans utiliser la cigarette, sans pour autant en exclure les fumeurs! La difficulté, c'est que je voyage en ce moment même avec deux fumeurs-calcineurs. Prenons le comme un jeu ; un jeu contre les patron camel marlboro intervalle et compagnie, qui ont jusqu'à maintenant mené la partie en introduisant petit à petit dans mes rares habitudes de vie une drogue dont l'effet est presque imperceptible mais dont le pouvoir addictif est si fort. 
Souvenons-nous pour illustrer ce paradoxe de la phrase que nous fumeurs répétions assurément étant débutants inconscients : "ça  ne fait rien la clope, j'arrête quand je veux". Constatant après quelques années de cigarettes que rien ni personne -à part mon futur cancer- ne décidera un jour quand j'arrêterai, il s'agît de m'en empêcher moi-même, à partir d'aujourd'hui...
1 janvier 2009

Les chaussettes de l'archiduchesse savent elles rouler les R...

R con R cigarro
R con R barril
Rapido ruedan los carros cargados de azucar del ferrocarril...

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