Paul - Hitchhiking from Canada to Colombia (2008-2009) & Mathieu - Living in Mexico (2008-2009)

Quelques 19 900km, en stop et en bus!


Afficher Itinéraire de Paul avec les légendes
22 décembre 2008

Vers Xalapa! (P)




Nous traçons à présent notre route à travers le désert du San Luis Potosi. La route sur laquelle nous passons semble être la seule source de revenus des rares riverains que l'on y rencontre, mise à part celle -misérable sûrement- des quelques fermes qui les nourrissent: les habitants ne tiennent exclusivement que des restaurants traditionnels (taqueria, lecheria...) qui ne font en fait qu'office de stations services pour les voyageurs américains et autres de passage, aussi bons soient-ils.

Les maisons n'ont en générale qu'un rez-de-chaussée, au-dessus duquel quelques rares parpaings signalent le rêve innachevé de certains de construire un étage. Derrière ces quelques fermes et baraques parfois groupées se dressent de grandes et sombres montagnes contrastant de façon impressionante avec la clarté du sol poussiéreux, du ciel bleu clair et des quelques cactus et autres du même genre constituant l'unique végétation de ces terres arides... Venant de la côte est et sud de l'amérique, l'impression à la vue de ce paysage hostile m'est forte!



Le bus s'arrête à mon heureuse surprise dans un de ces minuscules hameaux pour que nous puission manger et boire un peu. L'air est sec mais drôlement chaud. Ici, ma seule carte de crédit ne me sert à rien... Scrutant curieusement les tacos et autres petits plats typiques qu'on y sert, je me fait inviter la table d'un père et de ses deux fils. Le plus grand des fils est étudiant quelquepart aux états-unis. D'un air sympathique, il me pose des questions interressées sur mon voyage, tout en traduisant à son père et en m'alimentant en tacos. Lorsqu'ils repartent prendre leur bus, c'est la table voisine qui me fait signe et me nourrissent à leur tour... Leur hospitalité est troublante presque gênante, mais c'est dans ce genre de moments que je me rapelle avec joie ce que m'avait dit Scott -mon ami du Tennessee- un jour de grande faim: "A traveler like you should never turn down a meal!" (un voyageur comme toi ne devrait jamais refuser un repas) Bref, quel accueil!
Lorsque nous arrivons à la capitale, après plus de 36 heures depuis notre départ, il est environ 3 heures de matin. La gare routièere de México Norte ressemble à un aéroport, tant par sa taille que par le nombre de gens qui y attendent. Après avoir acheté pour 3 francs 6 sous mon billet pour Xalapa, je retourne moi aussi attendre avec mes voisins du bus, qui eux partent dans un village plus au sud encore de México. Soledad, la plus attentionnée, réussit avec une soupe et un café à me faire sortir ma guitarre et jouer un peu au fin fond de la nuit au milieu de tous ces méxicains...
A l'aube, je comtemple la magnifique et bluffante diversité des paysages méxicains, confortablement assis dans mmon bus pour Puebla, où j'attraperai le prochain pour Xalapa. Et il faut bien dire confortable, puisque ces bus n'ont absolument rien avoir avec les étroits et mitteux Greyhound américains, malgré leur bas prix!
Arrivé à Puebla, il est temps de prévenir Mathieu de mon arrivée presque imminente. Je m'adonne donc hâtivement à cette tâche auprès d'une borne internet gratuite de la gare, m'imaginant sa réaction à la lecture de mon petit mail.
Enfin, j'achève mon long voyage avec joie lorsque seulement trois heures après je vérifie ma boite mail et m'aperçoit qu'il a déjà répondu et m'a proposé un rendez-vous. Deux jours et demie d'attente et de voyage à travers les plaines, déserts et montagnes du Texas puis du Méxique, dix minutes de taxi à travers Xalapa et ça y est, ca se passe: Je l'ai aperçu marchant vers le point de rendez-vous et nous voilà marchant l'un vers l'autre, tous deux remplis d'une farandole d'histoires, d'expériences inoubliables et d'une touche d'apréhension à partager, en nous fixant droit dans les yeux comme revenant l'un d'un périple au pôle Nord et l'autre d'un voyage sur la Lune!
Même si nous balbutions dans notre français déjà un peu rouillé, les retrouvailles sont fortes. J'espère que notre complicité d'interêt, notre passé et notre futur plus ou moins commun nous permettra de voir et de vivre cette partie du voyage sous un autre angle, plus complet peut-être...

20 décembre 2008

Across the line (P)

Que je m'en aille pour cause d'un visa est un fait, mais il n'est pas la seule raison. Je commence en fait à me préoccuper de mon noël... Et celui de mon pote! J'ai pensé qu'un noël au Méxique avec Mathieu serait plus original et pour le coup moins solitaire qu'ici. Je suis donc parti aujourd'hui pour Xalapa, la capitale de l'état de Veracruz où séjourne Mathieu depuis presque deux mois d'après ce que j'ai pu comprendre à travers la rare et difficile communication que nous avons entre nous. L'excitation est au rendez-vous, pour sûr! Après un peu plus de trois mois de voyage inoubliable, en tout cas pour ma part, je vais pouvoir en relâcher un peu, en partager une petite partie avec mon passé, ma terre ferme, mon pote! Non pas que mes articles web ne jouent pas ce rôle là, mais ce n'est pas pareil en vrai...
Dans le bus Greyhound, il n'y a que des mexicains et si mon envie de les rencontrer reste toujours aussi forte, j'en suis réduit à "las palabras basicas" (les mots de base) et encore, tant en anglais qu'en espagnole, puisque mes voisins ne parlent que très peu d'anglais... J'ai bien sympathisé avec Antonio dans la queue d'attente du bus, mais nous n'avons pas pu s'assoir ensemble. 
 

Je me trouve donc réduit à partager ma musique et à apprendre deux trois mots d'anglais à mon voisin, sans pouvoir dépasser l'impressionnante barrière linguistique qui me coupe tout à coup de mes moyens les plus insoupsonnés. "You better hit the books" (tu ferais mieux d'ouvrir tes livres) me dit finalement la voix de la raison! Je profite donc de mon sentiment de besoin pour sortir les livres d'espagnol que m'avait offert entre autres (mon lecteur cd par exemple) mon ami Scott du Tennessee, me connaissant bien de caractère évasif lorsqu'il s'agit de faire les devoirs!
Ce travail s'avère finalement plus prenant que je ne le pensais. Lorsque j'apprends un chapitre, je peux l'appliquer directement avec mes voisins, qui se prennent d'ailleurs volontiers au jeu du proffesseur. J'altèrne donc avec satisfaction sieste, espagnol et musique.
Une nuit passe et je suis invité à manger le p'tit-dèj méxicain avec Antonio avec qui je parle en anglais. Nous échangons avec interêt nos histoires, moi de mon voyage et lui de son émigration aux états-unis.
Oeufs à la salsa pimenté accompagnés de fajitas de boeuf a la façon Monterrey, je suis bien au Méxique, et c'est bon!
19 décembre 2008

Quand on veut, on paye! (P)

( a partir de maintenant il faudra faire attention aux dates... jai pris pas mal de retard et ecris du passe et du présent selon mes humeurs. je ne publierai pas les articles dans l'odre chronologique, mais la date de l'article correspondra au moment ou je l'ai vécu)

Austin, Texas, Vendredi 19 décembre 2008. Aujourd'hui, c'est la date officielle de l'expiration de mon visa américain, malgré le fait que mon nouveau passeport ne le contienne pas. Après 4 jours passés à essayer de trouver autre chose qu’un bus pour partir au Mexique, me voila finalement à corrompre un chauffeur du bus mexicain pour pouvoir sortir d'Austin.
Les deux tentatives de covoiturage par le site "craigsliste" ont échoués misérablement (changements d'avis et communication raté), après quoi le contact que j'ai dégoté à converser avec un mexicain à filé au dernier moment. Il était convenu hier par téléphone de se rejoindre ce matin à 5 heures devant l'entrée du magasin "Sears", pour y partir pour San Luis Potosi, où je prendrai un bus. Je me suis levé à 4 heures, puis j'ai pris mes quelques affaires, me suis préparé un Tupperwear de notre casse-croûte d'hier et dit au revoir à mon compagnon avant de marcher une petite demi-heure vers mon rendez-vous. Pas de bol, il y avait deux entrées et plus de gens et de voitures que je pensais. Quoi qu'il se soit passé réellement, j'ai fini par arrêter d'attendre un type qui m'avais loupé, ou qui ne viendrai plus et je me suis dirigé en grommelant vers ces satanés bus Greyhound. Comme par malédiction la encore, tout était complet jusqu'à Lundi. Les États-Unis voient en effet partir beaucoup de mexicains pour les fêtes et j'ai stupidement décidé de partir exactement quand il ne fallait pas, lorsque tous ces mexicains remplissent les bus pour aller rejoindre leur famille.


Deux bonnes heures de marche et de recherche plus tard, je me suis arrêté bien décidé à partir en temps et en heure, devant un petite boîte d'autobus mexicains. Après m'avoir été dit qu'il n'y aurait là non plus pas de tickets jusqu'à lundi, une mexicaine m'a fait comprendre qu'un petit billet au chauffeur (à la mexicaine) m'offrirai sûrement la place de l'absent second chauffeur qui n'est théoriquement pas à vendre. Il me promet d'abord Mexico pour 70$ (au lieu de 130$ avec greyhound), avant de finalement m'abandonner à San Antonio (gratis), plus au sud du Texas, faute de n'avoir réussi à esquiver la pression de l’œil observateur de sa supérieure d'ici. Sans chercher à comprendre pourquoi ici plus qu'à Austin, je réussit bizarrement à réserver un ticket Greyhound pour México de la manière la plus simple pour ce soir à 19 heures... Le temps de passer un chouette moment à jouer pour les habitués du parc de cette sympathique ville texane et à manger un ultime et authentique burger américain dans le resto de la gare routière.
"Quand on veut, on paye!" me chuchote un petit démon d'un sérieux comique et concluant, au coin de mes pensées.
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