Paul - Hitchhiking from Canada to Colombia (2008-2009) & Mathieu - Living in Mexico (2008-2009)

Quelques 19 900km, en stop et en bus!


Afficher Itinéraire de Paul avec les légendes
26 octobre 2008

Le grand village (P)

 






Et en effet la coloc boulevard Edouard Montpetit est très sympa. Nico la partage avec Lucie et Floriane (deux françaises), Nadia (une italienne) et Mika (une autrichienne). Tout le monde part en voyage aujourd'hui ; c'est le début de leur semaine de vacances à HEC. Mika me propose quand même de rester une nuit de plus puisqu'elle ne part que demain. Parfait, ça me laissera le temps de trouver un autre toit. Je passe ma journée à faire mes comptes, à chercher quelqu’un sur couchsurfing et à établir quelque plans pour mon séjour aux USA. Résultat des courses mon budget a augmenté un peu puisqu'il est passé à environ 9 euros par jour (merci les amis!), je ne trouve pas de couch pour demain et je pense que les villes musicales des états-unis seraient un bon plan. J'irai vers Boston puis vers New York pour retenter l’expérience de la côte est avant de me diriger vers Nashville, Memphis, la Nouvelle-Orléans et Austin. Je laisse délibérément Chicago de côté (dommage mais l'hiver arrive...) Je pense qu'un minimum de plans s'impose cette fois-ci, compte tenu du fait que j'ai promis à Mathieu que je serai au Mexique début décembre et que les galères de vagabondage commencent à me fatiguer. Je pourrai ainsi prévoir un peu plus tôt pour le couchsurfing, au lieu de me lancer dans les jungles que sont les villes inconnus à la recherche quasi-vaine d'un compagnon de route. Matteo Pennacchi, lui, y est parvenu, mais il avait l'avantage -je dis bien l'avantage- d'être vraiment dans le besoin et d'en avoir l'air! Lisez "Le tour du monde sans un rond" et vous comprendrez...

Sur le mur au-dessus de leur canapé, qui est en fait mon lit, un poster-pub pour les soirées rétro du mardi soir au Café Campus. Pintes à 2$ jusqu'à 11h et musique des années 60 70 et 80. Bonne idée tiens! Après un repas concocté par Mika, son pote hongrois nous sert un verre de vin et une vodka, après quoi je pars pour le café campus. Comme promis, Bob Marley, les Beatles, les Blues Brothers etc. sont là, enfin dans les hauts-parleurs. La piste de dance couverte de bière colle de plus en plus aux chaussures et pour une fois que la musique m'inspire dans une boîte, pas question de rester planté là. 9 personnes sur 10 sont étudiant à HEC et si mon voyage plait en général, je ne passe pas complètement dans la meute. Les étudiant(e)s devrait pourtant pour moi être "the" bon plan. Enfin Agathe, une belle française expatriée, discute avec moi les différences des sécurités sociales en France et au Québec et termine je ne sais comment en me proposant de m'héberger demain chez ses parents... ...Au cas où je ne trouverai rien... J'oublie très stupidement son numéro et ne la recroise plus de la soirée. Caramba, encore raté! Je rentre à pied chez mes hôtes n'ayant pu attrapé le dernier bus ; juste le temps de ruminer tout ça et de bien le digérer, sous quelques timides flocons de neige annonciateurs...


Nous sommes le mercredi 22 octobre 2008 et il fait froid, je "prie" bien fort pour qu'il ne neige pas. Non mais! En fait, il pleut... Les réponses sur couchsurfing sont toutes négatives; délais trop courts ou profile incomplet, il va falloir que je change de technique. A défaut de m'acharner sur les réseaux d'hébergement, je me résout à aller au refuge des jeunes de Montréal si la journée ne m'offre pas de couch (canapé en anglais pour les réfractaires). C'est Eric, ma première rencontre à Montréal qui m'en avait parlé.
J'oublie donc ce problème et prépare une petite liste de choses à voir avant que je reparte, accompagnée de pâtes aux œufs et à la sauce tomate. C'est là tout l'avantage d'avoir à sa disposition une cuisinière. Le repas, simple mais consistant, me coûte environ 2,50 euros, alors qu'il me coûte environs 4 euros dehors, presque le double, si je ne veux pas manger que du pain de mie et du fromage Philadelphie (style kiri). Pas facile la cuisinière dans le sac à dos...
Mika rentre vers 20h30 et m'informe qu'on doit fermer l'appart vers 21h30. Elle part à New York. Lucie et Nadia sont parties à Boston et Nico est dans l'avion pour l'Argentine. Mais je n'ai rien à envier à tous ces voyageurs pour une fois, si ce n'est qu'ils ont tous trouvé de quoi les héberger en avance, contrairement à moi. En temps normal, on sent ce malaise de jalousie lorsque tout le monde part et nous "abandonne", là non! C'est mon voyage le plus long... et toc!

Nos aurevoirs accomplis et chargé comme un bus trans-saharien, j'enfourche mon vélo et nous laisse prendre de la vitesse en descendant la côte Sainte Catherine qui longe le Mont Royal. J'ai donc opté pour le refuge. Le refuge des jeunes de Montréal de la rue Berri est destiné aux 17-24 ans et offre un bon panel de services (toit, lit, repas, hygiène personnelle, premiers soins, activités de soutien, d'orientation, d'éducation et d'accompagnement) de 1 à 30 jours pour ceux qui en ont besoin. La majorité n'ont aucun revenu et beaucoup sont toxicomanes. Tout le monde y est très bien accueilli et il faut y respecter certaines règles. Avant d'y être accepté on me pose quelques questions sur ma situation de voyageur, pour laquelle ils possèdent une case dans le formulaire d'inscription, mais qu'ils ne côtoient que rarement. Ceux qui y travaillent sont assez jeunes et cherche vraiment à établir une relation de confiance. La douche y est obligatoire, et je dois leur laisser ma trousse à pharmacie et mon couteau, au cas où...

Leur intérêt pour mon projet et l'indifférence des autres à mon égard me réconfortent : malgré le fait que je sois sans abri, je l'ai quand même cherché et je me trouve dans une situation inconfortable en entrant dans ce lieu dédié aux personnes vraiment dans le besoin. Je me promet alors d'écrire ce petit paragraphe. Chose dite chose faite, mon expérience n'en est que plus complète et instructive. En me couchant je constate en fait que le dortoir est loin d'être plein. Soulagement.

On nous réveille vers 7h30 et un petit déjeuner plus que décent nous attend, alors que je décide de profiter à fond de cette longue et belle journée. Ma carte en poche, mon ventre bien rempli et mon vélo sous les fesses, je pédale énergiquement dans le froid matinal vers le biodôme de Montréal. C'est mon nouveau sport quotidien. Le biodôme constitue une belle exposition de cinq écosystèmes américains: les 2 pôles, la forêt Laurentienne, le St-Laurent marin, et la forêt tropicale amazonienne. Il y a en plus un bon rapport aux enjeux écologiques actuels.
Passant du coq à l'âne, je file vers le musée d'art contemporain, suspicieux du bruit de la vieille chaîne dont est doté mon nouveau vélo. Je consacre une bonne dizaine de minutes à la découvrir de l'épaisse couche de graisse sale malicieusement incrustée dans le dérailleur. Qu'elle ne me casse pas dans les mains, la garce...
L'exposition permanente du musée est fermée pour travaux, mais une exposition temporaire sur la relation entre le rock et l'art comtemporain dans les différents continents m'est proposée. La visite ne dure qu'une heure, il me reste ainsi une bonne partie de l'après-midi pour retenter la musique de rue sur Saint-Denis. Je joue une bonne heure, seul d'abord puis accompagné d'un djembé: "tu as du potentiel" me dit-il en me quittant. Je réalise que nous étions plus crédibles et plus originaux à deux, alors que le but est vraiment de paraître le plus musicien et le moins mendiant possible. C'est un new yorkais qui m'avait dit cela. Je m'offre un McDo avec les recettes, un peu honteux, et revoie par hasard Isaac!, que j'avais rencontré lors de mon premier couchsurfing à Montréal. Nous discutons un peu et nous donnons rendez-vous au bar populaire pour un Jam prometteur vers 9h. Sacré journée!

Je passe en ce moment pas mal de temps sur internet et les mails que j'échange avec mes proches leurs suggèrent parfois conseils et contacts, à mon plus grand bonheur. Ainsi, je sais grâce à ma chère mère qu'il y a un cours de yoga ce soir avec Martin, un québécois voyageur qui avait fait un bazar de produits indien et népalais qu'il avait importé lui même chez nous à la ferme. Pourquoi pas, je n'ai jamais vraiment essayé le yoga et M'man va bientôt être prof... Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés comme on dit. Méditant sur la question dans mon petit parc Saint Louis, je croise Eric, qui m'avait laché bizarement étant parti cherché à boire, il y a presque un mois. Je comprends alors l'appelation de grand village que j'avais entendu un fois pour Montréal. On y passe trois jours et un mois plus tard on y recroise toutes les personnes que l'on y avait rencontré... De quoi créer un mythe! De sincères excuses lui revalent vite mon estime, avant que je lui demande de ses nouvelles.

Il ne va pas très bien. Je prends le temps et l'invite à m'en parler un peu plus. Apparemment, il est retombé dans la cocaïne et il s'en veut. Il m'explique que dans les dures moments actuels de sa vie il est difficile de résister à ce qui lui apparaît comme "un peu ts'Fun" dans son cauchemar. Son voisin m'est décrit comme un type sans aucun respect qui ne laisse pas une seconde de calme à son entourage. Eric n'y peut rien, il n'arrive pas à se faire entendre et cède malheureusement au joint que lui file ce con à chaque fois qu'Eric lui demande de faire moins de bruit. Il se fait acheté et il le sait, mais est trop seul pour avoir un minimum de conviction et de persevérance. Defait le guardien serait dans le coup, lui aussi apparemment. Ca n'aide pas c'est sûr... Il a même décidé de quitter la chambre pour la rue avant de trouver autre chose. Et pour quelqu'un de voir approcher les rues de montreal l'hiver est une chose plus que sérieuse, il l'a vécu.
Rien ne lui permet vraiment de travailler; sa cheville mal réparée (une sacrée opération à en voir la cicatrice) et sa dépendance à la métadone et la cocaïne ne l'y aide pas non plus. Il doit chaque jours de mendier assez pour pouvoir manger, faire son linge et garder le reste pour son loyer. "Le plan idéal, me dit-il, serait de me trouver une formation en compta et de me trouver un job sûr."


Il lâche honnêtement les problèmes et soucis qu'il a sur le coeur au seul type à peu près normale qui l'ai considéré, moi, et ca devient vite impliquant. Les gens de la rue sont souvent affreusement seuls et les quelques misérables dollars qu'ils mendient ne leut permettent pas de partager leur sentiments. La manière dont il m'expose la situation m'éclaire, et les quelques petites questions directrices que j'arrive à lui poser me permettent finalement de remonter aux possibles causes d'une telle vie, alors que nous sommes partis de St-Louis pour le vieux port. Comment en est-il arrivé là? C'est un bon type, assez ouvert de nature d'après l'allure motivée et curieuse de ses rêves de voyage, et il est issu d'une famille largement assez riche pour le sortir de là. Alors quoi? Nous mangeons dans une sorte de cantine sociale en 5 minute-chronos; il faut laisser la place aux suivants. Encore une fois je suis frappé par le nombre de sans-abris qui peuplent la ville, et je ressens de plus en plus le besoin de m'y interresser, pensant ainsi participer aux multiples remises en causes actuelles du fonctionnement de notre belle société occidentale. Comment peut on en exclure autant, sans ne pouvoir y faire plus que cela?


Eric me parle enfin de son passé, et j'y trouve une des explications possibles. Beaucoup sont tombés dans les drogues et l'alcool. Pour Eric il n'a fallu que le fait qu'il ait changé 6 fois d'école entre le collège et le lycée. Il n'a pas eu le temps de se créer un cercle d'ami pour évoluer, et ne trouvait donc que les drogues. Ainsi commencé le cercle vicieux, il se fait rejeter par sa famille, et arrête l'école. La dépendance et la faim le pousse comme beaucoup à voler: pendant son dernier voyage vers l'ouest, il s'empare de gros tickets de caisse, rempli un sac de marchandises correspondantes et se fait rembourser aux services après vente. Cela permet d'apaiser les manques, vite... Un jour biensûr vient où il se fait attraper. Cette fois-ci il avait chipé un sac de 100 livres de crevettes pour les revendre plus loin à un restaurant chinois. C'est là la fin de ses relations avec ses parents. Dans la rue il récolte en plus deux fausses accusations d'agression et de menaces faute de n'avoir été "respectueux" envers un policier et deux médecins dédaignant contre qui il n'a aucune chance.
Aujourd'hui il cherche vainement des solutions, comme beaucoup d'autres. Il a besoin de trois mois au calme pour se refaire une santé, avant de pouvoir se livrer à la police, servir son temps de prison et retenter l'insertion dans la société. Biensûr plus moyen de convaincre les parents de sa bonne volonté pour qu'ils puissent lui donner un dernier coup de pouce...
Il se donne à présent de petites résolutions pour ce soir et je veux qu'il puisse s'y tenir sans que je ne le dérange. Celles-là seules à force feront la différence, dans une vie à prendre au jour le jour. Nous nous séparons devant le bâtiment où devrait avoir lieu le yoga et nous adressons un aurevoir/adieu plein de compassion. Ceux qui vous guident et prennent plaisir à partager l'esprit de leur ville sont très précieux dans un tel voyage... J'apprécie vraiment ce qu'il m'a appris de Montréal mais aussi de lui-même. C'est ceux-là qu'ils faut trouver, ceux qui savent vivre pas chère tout en voyageant, en partageant et en découvrant. Chaque ville a ses habitants, mais chaque habitant a sa ville aussi: elle est propre à chacun selon l'usage qu'il en fait, les endroits qu'il aime et les charmes qu'il lui trouve. Eric a partagé son Montréal, et je l'ai aimé. Reconnaissant, je lui souhaite toute la chance et le courage du monde, car c'est à peu près tout ce que je peux faire.


Je rencontre Martin dans un appart zen, où parquet et murs blanc-cassé m'annonce la couleur. Son cours vient de finir, c'est donc tout ce que j'en verrai. Il n'est que 7h et il connait un petit resto bio jazz à deux pas. Nous nous y rendons sans trop savoir par où commencer. On ne s'est vraiment vu que deux fois auparavant, et il faut trouver un thème à la soirée improvisée. Une autre yogi nous rejoint et c'est parti. Martin est un bon: après avoir tous conclu que la musique est toujours trop forte dans les bars et restos, il interpèle un des musiciens sur la question les voyant préparer leur amplis dans cette si petite sale. Il a un culot très naturel, beaucoup d'humour et du charme ce qui lui permet de ne pas tourner au tour du pot et de faire avancer le schmilblick, sans choquer! Nous ne réussissons pourtant pas à convaincre le musicien. La soirée est interressante, culturelle, musicale, gourmande, et finalement gratuite puisque Martin nous offre les tapas et délicieux cookies à l'avoine et aux raisins. Il n'y a pas à dire, c'est un chique type ce Martin!

Je pédale à présent vers le bar populaire pour mon Jam avec Isaac. Tout transpirant je rentre avec ma guitare, timide et impatient à la fois, scrutant curieusement l'attitude et le niveau des musiciens. Imaginez alors une sale peu éclairée, longue et très conviviale: les tables sont en bois et ont un aspet très simples, les musiciens jouent au même niveau que les spectateurs et de vieux canapés et fauteuils entourent la scène. Il ne me faut pas une minute pour trouver Isaac et sa colocataire Marie(encore une nouvelle), entre la petite vingtaine de personnes installée dans le bar. Deux africains mènent apparement le boeuf. Ils ne quittent jamais vraiment la scène et invitent chacun à participer. Près de la scène, tout le monde a sorti son instrument et espère pouvoir jouer... Le boeuf est sans prétention et Isaac et moi finissons par nous joindre au boeuf pour trois morceaux. Si les conditions ne nous permettent pas d'être vraiment à fond, j'aime le fait de jouer pour un public nouveau. C'est vraiment différent des boeufs de ma petite ville natale de Rambouillet. On doit surprendre autrement devant un autre public, c'est un autre défit, tout neuf...

Je m'éclipse finalement vers minuit et demi et rentre au refuge la queue entre les jambes ayant oublié le couvre-feu de minuit... Demain j'irai dormir chez Isaac. Nous avons rendez-vous à onze heures pour aller voir le musée des beaux arts avec sa couchsurfeuse francaise avant d'aller jouer un peu de musique dans la rue!
Isaac est un voyageur dans l'âme! Il travaille trois mois l'été à planter des arbres pendant des journées de dix heures six jours sur sept et survie tranquilement le reste de l'année. Jouer dans la rue lui plait donc comme moi autant pour le côté musical que pour le côté lucratif de la chose. Si j'habitais à Montréal, Isaac serait une des personnes avec laquelle je partagerai volontier une amitié réelle, qui dure. Pourtant je ne l'aurai peut-être pas rencontré, à cause de la différence qu'auraient nos styles de vie, parceque je serais un étudiant par exemple.
C'est le voyage et son hospitalité qui ont entrecroisé nos destins, littéralement... Continuons ce croisement et concentrons nous maintenant au moment où il est temps de séparer ces destins, aussi vite qu'il se sont rencontrés... et bien c'est ça aussi le voyage! Heureusement maintenant il y a internet pour attenuer ce décroisement. Il est néanmoins toujours réel, car le temps manque lorsqu'il s'agit de créer des liens qui dureront, enfin c'est l'impression que l'on en garde. On voudrait continuer certaines histoires et en oublier d'autres. Dans la vraie vie, ce phénomène est atténué je trouve. Nous marchons dans nos histoires en pensant avoir le temps de les vivre pleinement, inconscient de l'immensité d'événements futurs plausibles. Nous courons au contraire à travers ces événements lorsque nous voyageons de ville en ville toutes les semaines, en nous apercevant des inimaginables mille-et-une vies que l'on y rencontre! C'est fascinant, et rapetissant de se voir ainsi réduit d'importance devant cette immensité de vies... J'essaie pour ma part de m'en construire une certaine humilité, pour oublier les regrets que j'ai en doutant de pouvoir continuer une histoire bien commencée.

Avec Isaac c'est un tas de liens créés en seulement trois jours. Des délires au musée des beaux-arts aux 10$ chacuns amassés en jouant dans les rues du centre-ville pour nous offrir deux bières au rassemblement hebdomadaire couchsurfing du soir même, il y a de quoi en faire des phrases à rallonge! Il m'a même racheté mon vélo pour ses futurs couchsurfeurs, alors que je venais de casser la chaîne... Je décide ce jour là de repartir le lendemain pour Hamilton. Il pleuvera et ce sera peut-être la clé de ma chance. Enfait j'abandone lamentablement pour la toute première fois de ma vie une journée de stop. Vers onze heures du matin, après avoir marché toute la matinée à la recherche d'endroits toujours meilleurs, je ne suis toujours pas sorti de Montréal et je suis trempé. Me voilà finalement rentré chez Isaac pour une autre dernière journée que je découvre ce mail qu'il m'a envoyé:
Hop, mauvaise nouvelle...Va falloir que tu reviennes à Montreal, ou t'auras vachement du mal à passer la frontière américaine parce que j'ai ton passeport (et autres paperasses)entre les mains...je t'ai cherché de long en large aux entrées d'autoroute ou sur le trajet qui y menait mais tu t'es vraiment volatilisé!J'espère que t'auras ce mail rapidement!Bonne route, et à très bientôt, je présume!Isaac
Chance? malchance? allez savoir...
Ce soir, c'est grande bouffe, vin et dernier boeuf du coup... puisqu'il pleut...
Il faut penser différemment: garder contact avec les potes qu'on a le temps de rencontrer, se revoir ailleurs, se rire des distances et rapetisser le monde plutôt que de nous laisser rapetisser... Ce n'est pas la longueur du temps passé avec quelqu'un qui importe mais bien ce qui se passe en même temps. En tout cas je compte bien reboeufer avec mon compagnon québécois un jour!
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